Franchise carburant : face aux "abus" des douanes espagnoles, grève imminente des camionneurs marocains

Transport de Fret
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La décision de faire grève a été prise à l'unanimité des membres du conseil d'administration de l'Association marocaine du transport routier intercontinental (AMTRI-Maroc), lors d'une réunion consacrée à l'examen des "abus" des autorités espagnoles liés à l'application de la "franchise carburant".

Contrairement à ce qui a été rapporté par certains médias, l'Espagne n'a pas levé le pied sur la "franchise carburant", la fameuse mesure imposant aux transporteurs routiers marocains de ne pas dépasser 200 litres de gazole dans le réservoir de leur véhicule lors du passage de la frontière espagnole.

La fréquence des amendes a fortement augmenté ces derniers jours ; confirme ce membre de l'AMTRI, en nous montrant quelques factures récemment payées par des camionneurs marocains, dont le montant varie entre 295 et 590 euros. Dans un message vocal adressé aux membres de l'association, le secrétaire général de l'AMTRI-Maroc, Amer Zghinou, rapporte une réunion tenue le vendredi 20 novembre, à l'issue de laquelle le principe de l'appel à la grève du Transport International Routier (TIR) a été approuvé à l'unanimité.

"La date et l'heure du début ainsi que la durée de la grève prévue seront fixées mardi prochain, en coordination avec les autres associations du secteur", a déclaré Amer Zghinou. L'AMTRI regroupe à elle seule plus de 2 000 entreprises opérant dans le secteur du TIR, selon son président, Driss Bernoussi.

"Les professionnels du TIR ont le droit de manifester et de défendre leur cause", a déclaré Hassan Sentissi, président de l'Association marocaine des exportateurs (IASMEX), qui a été contacté par téléphone. À la mi-octobre, l'ASMEX a envoyé une lettre aux ministres de l'équipement et des transports, Abdelkader Amara, et à son collègue du gouvernement, le ministre de l'industrie et du commerce, Moulay Haf id Elalamy, leur demandant d'intervenir auprès des autorités espagnoles pour suspendre l'utilisation de la "franchise carburant".

"L'application de cette loi risque de pénaliser une grande partie de nos exportations vers l'Union européenne, qui utilisent le transport terrestre", a averti l'Asmex dans sa correspondance.

Un haut fonctionnaire du ministère de l'équipement et des transports a souligné qu'aucune solution définitive n'a été trouvée à ce jour. "Nous attendons qu'une commission mixte maroco-espagnole se penche sur cette question.

Le secrétaire général du ministère a envoyé une lettre en ce sens à son homologue espagnol. À ce jour, aucune suite n'a été donnée à cette demande", ajoute notre interlocuteur, pour qui la solution définitive de ce problème passe inévitablement par un nouvel accord Maroc-UE consacré au TIR.

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