Le Maroc ne construit plus des ports, il construit des écosystèmes portuaires

La construction des ports est aujourd’hui réalisée avec des entreprises nationales et des compétences 100% locale, avec même un savoir-faire qui s’exporte de plus en plus en Afrique.

Mais depuis Tanger Med, le Maroc ne construit plus seulement des ports, il construit également des écosystèmes portuaires, où la seule compétence technique de construction d’un port ne suffit plus, car ces projets sont devenus d’une telle envergure, que leur planification et leur mise en œuvre s’étale sur une dizaine d’années et où en plus de la construction du port lui-même, on aménage son hinterland avec des zones industrielles et logistiques et avec des connectivités multimodales terrestres (ferroviaires et routières).

Malheureusement, il est constaté que le modèle de gouvernance de la réalisation de ses projets, commence à montrer certaines limites et le port de Nador West Med en est la parfaite illustration, en plus d’un glissement significatif au niveau du planning, il n’est pas certain qu’après sa finalisation on puisse avoir l’écosystème nécessaire pour sa mise en service.

Ainsi, plusieurs questions se posent quant à l’existence des ressources humaines portuaires qualifiées nécessaires pour le faire fonctionner, des fonctions essentielles qui sont sous tension au sein même, des autorités portuaires existantes : comme officiers de port, pilote, et autres, manquent à l’appel.

En effet, les projets existants notamment Tanger Med, avaient fortement puisés pour étoffer leurs ressources humaines du vivier des officiers de la marine marchande qui se sont formés à bord de la flotte de COMANAV, IMTC et COMARIT, ce terreau aujourd’hui complètement asséché, la seule option pour les futurs projets comme Nador West Med, sera de débaucher au sein des autorités portuaires existantes, ce qui reviendrait à déshabiller Paul pour habiller Jacques.