Le CESE présente son avis sur l’impact du mécanisme carbone européen sur le Maroc

Commerce Exterieur
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Le Conseil économique, social et environnemental (CESE) a présenté, mercredi à Rabat, son avis sur l’impact du Mécanisme d’ajustement carbone aux frontières européennes (MACF) sur les exportations marocaines.

Cette rencontre a réuni des représentants des départements ministériels, d’établissements publics, d’organismes nationaux et internationaux, de la société civile, ainsi que des membres du CESE. Étaient présents le secrétaire général du CESE, Younes Benakki, le président de la Commission permanente chargée des affaires économiques et des projets stratégiques, Moncef Ziani, et le rapporteur de la thématique, Amine Mounir Alaoui.

Lors de son intervention, le président du CESE, Abdelkader Amara, a souligné que cet avis a été élaboré selon l’approche participative du Conseil, fondée sur l’écoute des acteurs institutionnels, professionnels et experts, ainsi que des organisations internationales.

Amara a rappelé que le MACF revêt une importance capitale pour les industries exportatrices marocaines, l’Union européenne étant le premier partenaire commercial du Royaume. Prévu pour début 2026, ce mécanisme aura des effets directs sur la compétitivité des exportations et sur la capacité des entreprises marocaines à s’adapter aux évolutions des politiques climatiques et environnementales mondiales.

Pour le Maroc, l’impact direct à court terme reste relativement limité, la part des exportations concernées ne dépassant pas 3,7% des échanges avec l’UE, dont 2,9% dans le secteur des engrais, a précisé M. Amara.

Le CESE a formulé un ensemble de recommandations structurées autour de quatre axes principaux :

Doter le Maroc d’un cadre institutionnel et opérationnel pour préparer efficacement ses exportateurs au MACF.

Mettre en place un cadre stratégique national de tarification carbone, cohérent et progressif.

Accélérer l’opérationnalisation de la stratégie bas carbone.

Renforcer la coopération internationale et régionale pour soutenir la compétitivité des exportateurs marocains et l’efficacité de la transition bas carbone.

De son côté, le rapporteur, Amine Mounir Alaoui, a présenté le contexte du MACF dans le cadre du Pacte vert pour l’Europe, visant la neutralité climatique d’ici 2050. Il a rappelé que ce mécanisme s’appliquera aux produits de secteurs fortement émetteurs de CO₂, tels que le fer et l’acier, l’aluminium, le ciment, les engrais azotés, l’hydrogène et l’électricité.

Alaoui a également souligné les défis majeurs pour les industriels marocains, liés au manque de ressources humaines qualifiées, à l’insuffisance d’informations fiables et standardisées, aux contraintes techniques et aux coûts d’investissement élevés, ainsi qu’au retard dans l’opérationnalisation de certains chantiers de décarbonation.

Cet avis a été adopté à l’unanimité par l’Assemblée générale du CESE lors de sa 173ᵉ session ordinaire, tenue le 28 août 2025, renforçant ainsi la volonté du Conseil de préparer le Maroc aux enjeux du commerce international durable. 

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