Le département de la pêche, boude le Forum de la Mer

Forum de la mer
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Alors que l’atelier consacré à la pêche maritime allait débattre de thématiques importantes pour ce secteur, comme la pêche durable, l’aquaculture, la biodiversité et les ressources halieutiques, les responsables du département de la pêche maritime à savoir l’ONP, l’ANDA et l’INRH n’ont pas jugé nécessaire de participer ou se faire représenter au Forum.

Ainsi, se sont les responsables du secteur privé marocain et ceux de l’UE qui ont débattu de l’avenir du secteur de la pêche maritime au Maroc. Mr Franco BIAGI, le directeur général des affaires maritimes et de la pêche à la commission européenne a expliqué les leviers et les politiques de développement de la coopération internationale en matière de pêche. Le responsable européen a tenu d’ailleurs a souligné que l’accord de pêche entre le Maroc et  l’UE ne concernait que le stock excédentaire de la ressource halieutique marocaine.

Affirmation qui a fait réagir Mr Hassan OUKACHA, président de la fédération de la pêche à la CGEM, qui a tenu à rappeler que l’accord de pêche Maroc-UE était d’abord un accord politique et que les professionnels même s’ils comprennent l’impératif pour le Royaume dans le cadre du statut avancé entretenir des relations mutuellement fructueuses pour les deux parties, ne devait pas néanmoins sacrifier sa ressource sur l’autel de ces relations.

 Le professionnel du secteur, a tenu à ce titre à rappeler qu’aujourd’hui une partie importante de flotte hauturière de la pêche marocaine était désarmée ainsi seul 40 licences sur 80 sont exploités dans le segment de la crevette et seul 160 licences sur 270 sont exploités pour le poulpe.

Mais le témoignage le plus marquant de cet atelier, a été surtout celui de Mr Omar CHERIKI, artisan pêcheur de la région d’Assa, qui a avec des mots simples résumé la crise profonde que vit le secteur de la pêche actuellement au Maroc.

Sans être spécialiste de la chose, il a expliqué l’effondrement de du stock de la ressource halieutique, avec l’exemple de la pêche au poulpe, qui durant les années quatre vingt dix lorsqu’il a débuté cette activité il arrivait à pêcher facilement quelques 400 à 500 Kgs de poulpes en quelques heures, alors qu’aujourd’hui il peine à pêcher une dizaine de Kilos.

Mr CHRIKI a abordé également la question sociale des artisans pêcheurs qui ne bénéficient d’aucunes couvertures médicales ou de retraite.  

Pour sa part Mr Mohamed NAJI, Professeur à l’institut agronomique et vétérinaire de Rabat a donné une cartographie des Aires Marines Protégées au Maroc. Ainsi, trois sites pilotes ont déjà été sélectionnés au niveau de la côte méditerranéenne et Atlantique. Ce programme national bénéficie d’ailleurs du financement et de l’appui de l’Agence Pour le Progrès. Plusieurs démarches ont déjà été initiées  pour assurer une protection et une exploitation rationnelle de ces aires marines protégées, et une stratégie nationale a été mise en place.

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