Profondément transformée par la pandémie, la supply chain doit désormais jongler avec de plus en plus de paramètres, dont la durabilité... De nouvelles tendances en termes de recrutement, de métiers et de profils sont apparues : celles qui progressent, qui manquent ou qui émergent. C'est ce que révèle une étude menée par France Supply Chain et le cabinet de recrutement Michael Page.
De toute évidence, la supply chain connaît depuis près de deux ans une profonde mutation, liée notamment à la pandémie : le bond du e-commerce et les nouveaux comportements qui lui sont liés ont provoqué une augmentation de la demande mais aussi des exigences du client en termes de suivi de commande, de délai de livraison et de prise en compte du facteur impact sur l'environnement.
Ces évolutions et la pandémie elle-même ont eu un impact sur l'évolution des métiers, les aspirations des candidats et des entreprises de ce secteur. Les experts de l'association France Supply Chain ont réalisé une étude sur le sujet, avec l'aide du cabinet de recrutement Michael Page, "riche d'enseignements".
"Cette étude nous a permis de mettre en évidence de nouvelles opportunités pour la Supply Chain, faisant appel à un vivier de candidats qualifiés, aux profils variés, aux compétences transversales, et dont les "soft skills" sont de plus en plus questionnés dans le processus de recrutement", remarque Yann de Feraudy, président de France Supply Chain.
27% des missions
Ce travail a porté sur les profils les plus recherchés, ceux qui sont les plus difficiles à trouver, leurs attentes, mais aussi les métiers émergents. Les métiers les plus recherchés sont les responsables ou directeurs d'exploitation/responsables de sites logistiques et les responsables supply chain de PME industrielles, soit 27% des missions traitées par Michael Page.
Dans le contexte économique actuel, les PME industrielles et les sites d'ETI doivent s'armer d'experts capables de les aider à renforcer ou à transformer leur supply chain. L'industrialisation des sites logistiques est un des facteurs favorisant ce scénario.
Paradoxe
Les profils les plus difficiles à recruter sont les ingénieurs d'études, les supply chain managers des PME industrielles, les responsables des opérations logistiques et les responsables des douanes, dont les emplois sont fortement impactés par le Brexit.
En ce qui concerne les ingénieurs d'études, ils choisissent souvent de rejoindre des entreprises industrielles.
Concernant les supply chain managers de PME industrielles, l'étude met en évidence une situation paradoxale dans la mesure où de très bons profils formés dans l'aéronautique ou l'automobile sont aujourd'hui en recherche d'emploi du fait de la pandémie, mais pas forcément attirés par le secteur. Quant aux recruteurs, ils ont tendance à privilégier les candidats issus de leur propre secteur.
Pas populaire
Pour les responsables d'opérations logistiques ou de transport à potentiel, même si de plus en plus de jeunes diplômés débutent leur carrière dans ces métiers "historiques" de la supply chain, ce sont ceux qui ont la plus faible popularité, notamment chez les Bac+5.
Souffrant également d'un manque d'attractivité, les métiers de manager ou de déclarant en douane voient peu de professionnels se former. Le Brexit complique la situation, même s'il est responsable du doublement du nombre de recrutements.
L'étude note une augmentation de la demande de gestionnaires de transport, de coordinateurs de service client et de logistique, de lean managers et de supply chain managers. Pour ces derniers, la demande a plus que doublé en 2019, pour être stable en 2020, selon le cabinet de recrutement Michael Page.
Dans le même temps, de nouveaux métiers émergent. Identifiés par grands groupes, ce sont les architectes de la chaîne d'approvisionnement, les analystes de données de la chaîne d'approvisionnement, les leaders de l'innovation de la chaîne d'approvisionnement et les responsables de la chaîne d'approvisionnement durable qui seront "les hommes et les femmes clés" du secteur demain.
Les compétences techniques les plus demandées aujourd'hui sont la finance, la gestion des risques, la technologie/TI (technologie de l'information) et l'orientation commerciale.
Le système nerveux de l'entreprise
Représentant aujourd'hui 60 à 90% du coût des produits, la chaîne d'approvisionnement, avec sa boîte à outils étendue, est un véritable levier de performance pour les entreprises. L'étude conclut que la supply chain se définit de plus en plus comme le système nerveux de l'entreprise, allant bien au-delà de la logistique.
Plus résiliente, elle doit anticiper les risques et gérer les crises.
Au cœur du business, elle est de plus en plus un acteur de la stratégie car elle questionne l'offre de service à proposer aux clients ainsi que le lieu de production et d'approvisionnement, la sous-traitance, l'organisation de la distribution et du transport, les capacités de production et les niveaux de stocks..."..
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