L'impact de la crise de la santé en 2020 et du commerce électronique sur les emplois salariés dans le transport et la logistique commence à être connu. D'une part, 3 000 à 3 500 emplois auraient été détruits l'année dernière. D'autre part, les activités de commerce électronique seraient plus résistantes et transformeraient le profil des entreprises, notamment dans le transport routier de marchandises.
Encore provisoires, les chiffres de l'entreprise d'externalisation de la paie ADP, de l'URSSAF et de l'Observatoire prospectif des métiers et des qualifications de la branche (OPTL) convergent. La crise sanitaire de Covid aurait détruit entre 3 000 et 3 500 emplois dans le transport et la logistique en 2020.
Selon les données de l'ADP, 4 % des pertes d'emplois salariés dans le secteur privé, hors agriculture, concernent ce secteur. C'est "une rupture après plusieurs années de croissance" selon le président de l'OPTL Michel Chalot, citant des augmentations de 2,6% en 2019 et de 3,5% en 2018. "La crise sanitaire a perturbé cette dynamique", confirme-t-il. Sur les 744 360 salariés du secteur en 2019, dont 70% travaillent dans le transport routier et la logistique, la baisse est estimée à 0,5% par l'Observatoire (-0,6% selon l'URSSAF).
Cependant, tous les métiers ne sont pas dans le même bateau, car les activités "marchandises" et logistiques semblent avoir mieux résisté que le transport de passagers par exemple, notamment celles qui desservent les réseaux multicanaux, le commerce électronique et l'alimentation (supermarchés).
Le commerce électronique change la donne La deuxième leçon du rapport OPTL 2020 présenté le 27 janvier à Boulogne-Billancourt revient sur l'impact du commerce électronique sur le transport routier en particulier et sur la livraison du dernier kilomètre. A cet effet, l'Observatoire a mis en corrélation l'augmentation du nombre d'entreprises de ce secteur sous statut d'auto-entrepreneur et leur localisation géographique. Le nombre d'indépendants avec un seul salarié a été multiplié par 1,5 en 2019 et le nombre d'établissements sans salariés a été multiplié par 8,4 en trois ans.
L'Ile-de-France, y compris Paris, mais aussi toutes les grandes agglomérations ont connu ces augmentations à des degrés divers. Dans les entrepôts, les emplois de préparation de commandes sont maintenus malgré la mécanisation des chantiers.
Dans l'état actuel des choses, l'OPTL considère que la mécanisation des entrepôts ne détruit pas d'emplois en raison de la forte augmentation des volumes consommateurs de main-d'œuvre. Bien que la logistique semble moins affectée par le vieillissement de sa main-d'œuvre, dans l'ensemble de la branche, 37% de ses employés ont plus de 50 ans, contre 27% dans les autres secteurs de l'économie.
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