Le marché mondial du fret connaît actuellement un problème logistique inhabituel et sans précédent. Le Maroc craint pour sa balance commerciale et ses entreprises. Les lignes de transport autrefois à bas prix connaissent une augmentation significative des taux de fret.
Les conteneurs se raréfient dans les ports marocains. Une situation qui inquiète Rachid Tahri, président de l'Association des transitaires au Maroc lAFF14).
Il constate que les armateurs ont réorienté ces derniers mois leurs capacités opérationnelles et logistiques vers des marchés plus rentables en ces temps de crise, notamment vers l'Asie.
La conséquence immédiate de cette situation, explique-t-il, est l'envolée des taux de fret, certains armateurs faisant payer jusqu'à 10 000 USS par conteneur de 40 pieds pour certaines destinations (soit le double, voire le triple des taux pratiqués avant la crise).
"Ces hausses restent inadmissibles et menacent la stabilité du commerce extérieur de notre pays", déclare Rachid Tahri, qui est également vice-président de la Fédération des transports et de la logistique (FTL) de la Confédération générale des entreprises marocaines ICGEM).
Il craint surtout une perturbation de certaines unités de production due à la pénurie de conteneurs. Une bonne partie des exportations concerne des produits périssables. Tout retard de livraison pourrait entraîner des dommages importants et affaiblir notre compétitivité sur le plan mondial.
Outre l'impact sur la compétitivité des exportations marocaines, Rachid Tahri prévient que cette pénurie de conteneurs risque d'affaiblir les entreprises actives dans l'import-export, notamment les PME.
"La situation actuelle devrait mettre en lumière les autorités de contrôle pour préserver l'équilibre de l'écosystème du commerce extérieur. Il est temps de repenser l'organisation de ce marché, car c'est dans l'intérêt de la sauvegarde des intérêts économiques de notre pays", conclut le président de l'AFFM.
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