Le Maroc prévoit d'importer du gaz naturel liquéfié (GNL) en utilisant un gazoduc qui envoyait auparavant du gaz d'Algérie en Espagne. Le Maroc a l'intention d'utiliser les installations espagnoles pour "regazéifier", c'est-à-dire transformer le gaz liquéfié, destiné à être transporté facilement, en gaz pour une utilisation énergétique.
Étant donné que le Maroc ne dispose pas de l'infrastructure nécessaire pour regazéifier le GNL, il a l'intention de livrer le gaz liquéfié en Espagne par cargo. Après avoir été regazéifié en Espagne, le gaz sera acheminé par gazoduc à travers la Méditerranée jusqu'au Maroc, selon le média économique américain de référence, Bloomberg.
La ministre marocaine de la transition énergétique et du développement durable, Leila Benali, a ouvert un appel d'offres pour un groupe de négociants en GNL, expliquant que le gouvernement marocain cherche à signer un contrat de cinq ans minimum.
Mme Benali a déclaré à Bloomberg que le Maroc avait demandé l'aide de son voisin et partenaire commercial européen pour assurer ses besoins énergétiques, et que l'Espagne avait répondu positivement.
Le Maroc se procurera du GNL sur les marchés internationaux et l'expédiera en Espagne pour le regazéifier avant de l'acheminer au Maroc via le gazoduc du Maghreb, détaille le communiqué.
L'Espagne détient un tiers de la capacité de regazéification de l'Europe. Et comme les terminaux d'importation espagnols sont largement sous-utilisés, les installations espagnoles sont bien équipées pour gérer l'accord avec le Maroc, explique la même source.
Commentant la nouvelle, le ministère espagnol de la transition écologique a annoncé que les terminaux GNL espagnols étaient ouverts au Maroc.
Le plan repose sur un accord d'interconnexion entre le Maroc et l'opérateur espagnol Enagas.
Suite aux premiers foyers de COVID-19, une pénurie globale sur le marché européen du gaz a fait grimper les prix de l'énergie. Les tensions politiques en Europe de l'Est n'ont guère contribué à faire baisser les prix du gaz et du pétrole, l'Europe craignant de perdre l'accès à son principal fournisseur de gaz, la Russie.
La décision du Maroc de passer au GNL intervient quelques mois après que l'Algérie a annoncé qu'elle mettait fin à son contrat de fourniture de gaz naturel à l'Espagne via un gazoduc marocain.
Le passage au GNL sera probablement plus coûteux, mais la sécurité énergétique en vaut la peine, comme le rapporte Bloomberg.
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