La pandémie de coronavirus n'a pas réduit la piraterie. Dans son rapport annuel, le Mica Center constate même une "légère tendance à la hausse de l'insécurité maritime" en 2020.
Le centre d'expertise français, de compétence mondiale, dédié à la sécurité maritime, a recensé 375 événements liés à la piraterie et au banditisme maritime dans le monde en 2020, contre 360 en 2019. Ces chiffres sont restés stables depuis 2016, loin des 668 événements enregistrés en 2011.
Le Golfe de Guinée reste la zone la plus dangereuse du monde pour le transport maritime, avec près d'un tiers des 1114 événements enregistrés, un chiffre similaire à celui de 20191. Au total, 142 marins y ont été enlevés en 2020 (146 en 20191 et ils ont été détenus pendant un mois en moyenne). Il est à noter que si plus de 50% des événements ont eu lieu au Nigeria en 2019, ils représentent moins de la moitié en 2020. L'année dernière, les eaux nigérianes étaient un peu plus sûres avec une dizaine d'événements de moins qu'en 2019 (154 cette année-là).
Cette tendance est également soulignée dans une note récente du ministère américain des transports. Pour l'expliquer, le Mica Center note "une forte implication des autorités nigérianes qui ont mené des opérations de sécurité sur leur littoral et qui ont également renforcé leur système judiciaire pour aider à traduire les pirates en justice".
Il ajoute que "toutes ces mesures préventives et coercitives ont incité les pirates à agir au-delà des eaux nigérianes, et notamment au large des côtes des pays voisins". Le problème s'est déplacé : les pirates n'ont pas abandonné et s'éloignent de plus en plus de leurs bases arrière dans le delta du Niger.
Ils opèrent sur une vaste zone allant du Ghana à la Guinée équatoriale. De plus, la majorité des incidents se produisent en haute mer, en dehors des eaux territoriales ou lorsque les navires sont au mouillage.
Néanmoins, le Nigeria reste en tête des dix principales approches maritimes touchées par le phénomène de la piraterie et du banditisme, avec 42 événements, suivi de l'Indonésie 137), de Singapour 128), du Yémen [18] et du Ghana (161.
"en Asie du Sud-Est, le banditisme est en augmentation, notamment dans les détroits de Singapour et de Malacca", note le Mica Center. Il ajoute que le nombre d'actes de banditisme en Amérique latine reste élevé contre le commerce maritime et la navigation de plaisance".
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