Aux croisements de la mer Méditerranée et de l’Océan Atlantique, entre l’Afrique et l’Europe, au Maroc, dans le voisinage du Port Tanger Med, la grande cité maritime de Tanger accueillera la première édition du BLUE AFRICA SUMMIT les 16 et 17 novembre 2023.
Leaders politiques, élus des grandes villes et régions littorales africaines, responsables économiques, scientifiques, usagers de la mer et acteurs de la société civile dialogueront deux jours durant ensemble pour établir ensemble la première carte des enjeux majeurs de l’Afrique maritime d’ici 2030.
L’Afrique se révèle aujourd’hui comme une grande puissance océanique après s’être longtemps pensée comme « continentale », loin des grands enjeux maritimes : un « Continent île » en vérité, fort de 37 états côtiers dont 4 archipels, riche de ses 30.000 km2 de littoral, de ses trois bassins méditerranéen, atlantique et indien, à dix jours, au grand maximum, par voie maritime, de l’Europe, des Amériques ou de l’Asie. Cette découverte de son océanité, l’Afrique la vit pleinement désormais. Alors que plus de 200 millions d’Africains vivent aujourd’hui à moins de 50 kms du littoral, leur nombre devrait doubler d’ici 2030.
La croissance du continent dépend largement de ses échanges internationaux qui se font à plus de 90% par voie maritime. En témoignent ses grands ports, ses détroits et canaux, la puissante route orientale qui relie l’océan Indien, la Mer Rouge, la Méditerranée et l’océan Atlantique, l’Asie à l’Europe tout comme le canal de Mozambique qui trace le lien entre l’Asie et l’Amérique du Sud.
La dimension économique de cette « mer africaine » est centrale, illustrée par les flottes de pêche et de commerce : ressources halieutiques, énergétiques, flux de matières premières comme de produits manufacturés… Un Océan qui est également un espace de mobilité pour les populations des pays africains.
Quant à la dimension stratégique et sécuritaire, elle n’est pas moindre face aux risques de la piraterie, des trafics illicites, de la pêche illégale et de la surpêche, autant de maux dont pâtissent largement les populations côtières…L’Océan, c’est aussi l’ultime frontière, celle qui conduit des centaines de millions d’Africains à rejoindre le littoral, à s’y installer pour certains, à tenter la migration par la mer pour d’autres.
La mer africaine, sous la pression anthropique et celle des effets dramatiques du changement climatique, est en réel danger : littoralisation et urbanisation massive, érosion et élévation du niveau des eaux, salinisation des sols, pollutions plastique et industrielle, pillage et raréfaction de la ressources halieutique, perte de biodiversité…
Alors que les enjeux de gouvernance mondiale des océans, ceux de l’utilisation et de la répartition des ressources marines ainsi que la question de la sécurité alimentaire sont placés en haut de l’agenda des négociations internationales, le continent africain doit pouvoir faire entendre plus fortement sa voix.
Le Blue Africa Summit, et ce dès sa première édition, se fixe donc un triple objectif de mobilisation:
• Engager les autorités nationales et locales du continent à développer des actions innovantes, transformatrices pour leur littoral, y compris à travers des projets de coopération régionale
• Construire avec les entrepreneurs africains des modèles économiques et financiers durables
• Encourager les initiatives croisant l’expertise scientifique, l’engagement citoyen et le développement aux fins de la protection de l’Océan
Autant d’enjeux dont l’importance ne fera que croître dans la décennie à venir et qui justifient que l’Afrique se dote de son propre rendez-vous, nécessairement récurrent, pour penser et prévoir, dans le cadre d’une économie bleue durable et d’un espace pacifié, la mer africaine de demain.
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